PANAF : Participation au développement de la coopération régionale sud-sud

 

Une conférence inter-religieuse a eu lieu en Ouganda du 25 au 28 avril 2017 pour débattre des conditions de travail en lien avec l’initiative de l’OIT sur l’avenir du travail et les objectifs de développement durable. Elle était co-organisée par le Département Justice et Paix de la conférence épiscopale ougandaise, Kolping International et l’Organisation internationale du Travail, avec la participation de quelque 65 délégués venus de divers pays d’Afrique. Doriabelle Yongala, représentante de l’Equipe panafricaine (Panaf) de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne Internationale, a présenté la réalité des jeunes travailleurs du Gabon et a contribué à l’analyse continentale du taux de chômage croissant, de l’informalisation et des conditions de vie et de travail de plus en plus précaires auxquelles sont confrontés les jeunes.

Jeunesse et chômage

La conférence n’a pas seulement eu lieu dans une salle de réunion ; les participants ont aussi eu l’occasion de rendre visite à des travailleurs du secteur informel tels que des conducteurs de mototaxi, des briquetiers, des mécaniciens automobiles et des infirmières pour découvrir la réalité concrète.

En Afrique, beaucoup de jeunes sont sans emploi. Afin de répondre à ce problème, des associations organisent des formations sur les compétences administratives, par exemple élaborer et rédiger des CV, des demandes d’emploi, des lettres de motivation, etc. Il faut toutefois que les gouvernements jouent leur rôle de pionnier dans la création d’emplois pour les jeunes.

Environnement et changement climatique

La conférence a débattu des causes et conséquences du changement climatique sur la vie des jeunes. En raison de l’utilisation excessive des ressources naturelles, des forêts, de l’eau et des montagnes, nous rencontrons des problèmes d’eau, de sécheresse, qui affectent la production alimentaire, génèrent de nouvelles maladies et infections, des feux de forêt, une réduction de la biodiversité et un épuisement des ressources naturelles.

Afin de résoudre ce problème, tous les acteurs doivent s’impliquer pour développer des techniques d’irrigation du sol et une agriculture de subsistance, et ils devraient utiliser des semences résistantes à la sécheresse. Sur le plan éducatif, il faudrait introduire des études de l’environnement. Le travail en réseau entre organisations et pays est important pour exercer des pressions et se battre pour la protection de l’environnement.

Développement et non-discrimination basée sur le sexe

En Afrique, les femmes, les travailleuses domestiques et les migrants sont discriminés, harcelés, exploités et abusés mentalement, physiquement et sexuellement au travail et dans la société. Toute leur vie est synonyme d’insécurité en raison des discriminations et du peu d’accès à l’éducation et à l’emploi.

Les jeunes, femmes et hommes, doivent se sentir libres de tous types de harcèlement. L’égalité d’accès à l’emploi devrait être garanti. Les femmes doivent être encouragées à prendre part aux processus de décision. Un dialogue doit être établi entre les hommes et les femmes pour que chacun soit conscient que les femmes ont les mêmes capacités que les hommes.

Emploi et immigration

Bon nombre de jeunes en Afrique vivent dans l’insécurité au travail ; le travail est conçu pour accroître la vulnérabilité, la flexibilité et les contrats temporaires. Les emplois ne sont pas répartis de manière égale entre les villes et les pays, ce qui pousse les jeunes en recherche d’emploi à migrer et à accepter de travailler loin de leurs familles dans des conditions de vulnérabilité, sans sécurité et sans protection sociale.

L’immigration comporte cependant certains aspects positifs tels que les transferts de devises, de technologies, de compétences. Les gouvernements doivent adopter des lois pour protéger les travailleurs migrants.

Rôle de l’Eglise dans l’amélioration des conditions de travail

La doctrine sociale de l’Eglise catholique joue un rôle important dans le monde du travail. L’Eglise encourage les gouvernements à revoir leur législation du travail et leur politique de protection des travailleurs. Le travail est une occasion qui s’offre à l’être humain de s’épanouir au niveau personnel. Pour l’Eglise, le travail doit être un droit comme le décrit la Bible. La priorité de l’Eglise est de garantir la dignité et les droits de tous les êtres humains et des travailleurs.

Rôle de l’Etat, de la société civile et des syndicats

Lors de la conférence, les délégués ont réitéré que les Etats devraient jouer un rôle crucial dans la mise en œuvre des législations du travail et des conventions internationales sur les droits humains et sociaux, et dans le respect de l’égalité sur les lieux de travail.

Les syndicats doivent faciliter les négociations entre les employés, les employeurs et l’Etat. Ils doivent défendre les droits des travailleurs à tous les niveaux. La société civile peut aider les syndicats à assurer la mise en œuvre et le suivi des législations du travail.

L’engagement de la PANAF

Les jeunes travailleurs veulent une vie juste et un travail décent qui leur assure une vie en accord avec la nature aujourd’hui et demain. Le monde a besoin d'un système qui permet un partage équitable des richesses entre tous les êtres humains et qui respecte tous les droits humains. Les jeunes, hommes et femmes, doivent se sentir libres de tout harcèlement sexuel, moral ou psychologique. L'éducation doit être universelle.

Pour y parvenir, la Panaf continuera à sensibiliser, à former des dirigeants et à mobiliser les jeunes de la base, et elle renforcera son réseau avec d’autres organisations qui partagent la même vision, notamment les syndicats et les mouvements sociaux. Ainsi, après la conférence, une rencontre a eu lieu entre l’Equipe panafricaine de la JOCI et des mouvements nationaux de la CIJOC pour développer la collaboration sur le continent africain dans les années à venir.